Nouvelle adresse : 184 rue Joseph Gaillard 85600 Montaigu-Vendée

La Ressourcerie Culturelle, quand les décors de théâtre se recyclent

Le monde de la culture peut prendre part à la transition écologique. A Montaigu-Vendée, une ressourcerie offre une seconde vie aux décors, matériels technique, etc.

La Ressourcerie culturelle : décors de seconde main

Nous parlons de culture à la campagne, toute cette semaine à l’occasion du printemps de la ruralité, une réflexion menée par le ministère de la culture. Et nous voici à Montaigu-Vendée où est installé un lieu qui rend la culture plus éco-responsable : la Ressourcerie culturelle.

Damien Forget, fondateur et coordinateur de ce lieu, est notre invité.

► La Ressourcerie culturelle appartient au réseau national RESSAC (Réseau national des ressourceries artistiques et culturelles)

Emission « Carnets de Campagne », sur France Inter, diffusée le 17 avril 2024

Comme toujours (TV Vendée)

Emission « Comme toujours » du 6 avril 2024 sur TV Vendée.

« Une initiative citoyenne du côté de Montaigu-Vendée avec La Ressourcerie Culturelle, voilà le thème de cette émission durant laquelle nous développerons des solutions d’économie circulaire pour les acteurs de la culture et de l’événementiel. Fallait y penser ! Damien Forget qui en est l’initiateur, et aujourd’hui le coordinateur, est aussi un militant pour la protection de l’environnement. Du projo aux décors, tout peut retrouver une autre vie, surtout en facilitant leur accès aux associations aux moyens réduits. »

lien vers le site TV Vendée

En Vendée, les recycleries cartonnent !

« (…) La Ressourcerie Culturelle (Montaigu-Vendée) n’a cessé de gagner des mètres carrés depuis son ouverture en 2020. Sa mission : collecter et revaloriser les équipements du secteur culturel pour maximiser leur utilisation à travers la vente, la location ou la mutualisation. Tout d’abord étalée sur 400 m2, elle a déménagé durant l’été 2023 pour occuper 1 400 m2 puis 2 000 m2 aujourd’hui (…) »

Article de Florence Falvy, L’Informateur Judiciaire, le média des affaires du 05/04/2024 (lien vers l’article)

La Ressourcerie culturelle de Montaigu, une pionnière dans les pratiques écoresponsables

L’association la Ressourcerie culturelle de Montaigu-Vendée accueillait des organisateurs de festivals et autres événements, vendredi 16 et samedi 17 février 2024. En fil rouge, l’importance des pratiques écoresponsables.


Du Vendée Globe jusqu’à la fête d’école

À travers les 1 500 m² de la Ressourcerie culturelle de Montaigu (Vendée), Damien Forget, fondateur de la structure associative, sert de guide aux organisateurs d’événements. S’y côtoient des représentants de l’entreprise Sodebo, des responsables des Machines de l’île de Nantes, mais aussi des festivaliers.

« Nous utiliserons des matériaux recyclables pour notre stand au Vendée Globe. Cette question d’écologie est importante dans notre société. En tant qu’entreprise, on doit être moteur », indique Adrien Servetto, de la Sodebo. Quant à Marion Bochereau, du festival Lévitation d’Angers, elle est venue, comme d’autres festivaliers, pour trouver du matériel de location. Louer du matériel mutualisé donne une couleur d’écoresponsabilité à la fête.

Louer ou acheter du matériel

« Nous proposons à des grosses compagnies de stocker leur matériel. Nous voyons avec elles ce qui peut être loué à d’autres compagnies. Bien sûr, elles gardent la priorité de leur usage. On appelle cela de l’économie de fonctionnalité », déclare Damien Forget.

Ainsi, dans un premier espace, il est possible de louer, pour sa kermesse ou son festival, du matériel de scène, mais aussi tout ce qui concerne la cuisine : friteuses, réfrigérateurs. Dans un second espace, ce seront des barnums, plateaux de scène. Dans un troisième, on y trouvera décors, toiles d’opéra. Le catalogue est à découvrir sur le site. Lieu de stockage, la Ressourcerie culturelle est aussi un lieu où l’on redonne une seconde vie aux matériaux.

Concevoir un événement écoresponsable

Dans la zone 375, une équipe de neuf personnes (intermittents du spectacle, ébénistes, peintres) s’active à réaliser une immense scénographie pour la biennale de l’Ademe, au Carré des docks du Havre (Seine-Maritime), en avril 2024. « C’est la première fois, en France, qu’un process d’écoconstruction d’un décor réemployable, fait avec des matériaux de récupération, est mis en œuvre, souligne Damien Forget. « Après remise en état des matériaux, sur les 500 m² de châssis recalibrés, nous tendons une toile de tapisserie qui sera peinte. Il suffira ensuite d’enlever ces toiles et les châssis seront comme neufs », précise Nicolas Poirier, constructeur en chef de ce projet.

L’aspect pionnier de cette Ressourcerie est gratifiant pour ceux qui y travaillent, mais aussi chez ses partenaires comme le souligne Damien Derocq, chef d’entreprise de transport routier : « Les conducteurs partagent ce sentiment d’être utiles pour une bonne cause. »

Article Ouest France du 17/02/2024 (lien vers l’article)

Deux journées pour mieux connaître la ressourcerie culturelle de Montaigu

Vendredi 16 et samedi 17 février, la ressourcerie culturelle invite tout organisateur d’événements, allant du festival à la simple fête d’école, pour mettre en lumière l’importance de l’écoresponsabilité.

Deux journées de découverte et de partage d’expériences

Les Jeux olympiques de Paris 2024 resserrant la saison des festivals, de nombreux organisateurs doivent s’enquérir auprès de structures comme celle de la Ressourcerie culturelle de Montaigu (Vendée) pour être certains d’avoir le matériel nécessaire le moment venu. « Suite à cela, nous avons beaucoup de demandes. Nous avons alors envisagé d’inviter les organisateurs de festivals à venir découvrir notre ressourcerie culturelle, notre démarche, nos services, et l’ensemble du matériel que nous proposons », indique Mylène Dufaut, chargée de communication. Ces deux journées, qui auront lieu les 16 et 17 février 2024, favoriseront également les échanges entre organisateurs et le partage de leurs expériences.

Des journées ouvertes aux associations

« Nous voulons toucher aussi tous les acteurs de la région qu’on ne connaît pas encore, ou qui ne nous connaissent pas. Cela peut être des associations de parents d’élèves pour des kermesses, les comités des fêtes, des associations organisant des spectacles théâtraux ou musicaux, des agences événementielles ou des services culturels », déclare Mylène Dufaut.

Tout ce qui est stocké dans ces 1 500 m² de la ressourcerie, après vérification ou réparation, provient de spectacles ou de festivals ligériens. Ainsi, la ressourcerie possède un catalogue conséquent de matériels très divers. « Nous proposons à des prix plus qu’abordables bars, barnums, billetteries, gestion des déchets, mobiliers, sanitaires, matériel audiovisuel ainsi que des structures techniques, textiles ignifugés et praticables de scène », détaille la chargée de communication.

À la découverte de pratiques écoresponsables

La ressourcerie mise sur le réemploi : réutiliser des choses qui ont déjà servi, afin d’éviter gaspillage ou dépenses inutiles. Pour le permettre, il est important de prévoir en amont d’un événement cette possible réutilisation. « Venir nous rencontrer lors de ces deux journées, c’est découvrir comment intégrer des pratiques écoresponsables dans l’organisation d’événements afin de contribuer à un avenir plus durable », précise Mylène Dufaut.

Ressourcerie culturelle : 184, rue Joseph-Gaillard, à Montaigu Vendée. Inscriptions gratuites à ces journées par mail : contact@laressourcerieculturelle.com. Visites découvertes : vendredi 16 février, à 14 h, et samedi 17 février, à 10 h. Rencontres et réservations : vendredi 16 février, de 14 h à 18 h, et samedi 17 février, de 10 h à 16 h.

Article Ouest France du 12/02/2024 (lien vers l’article)

La P’tite Vadrouille à La Ressourcerie Culturelle

La P’tite Vadrouille (épisode 20)

Posons le sac pour mieux écouter et apprécier les mots de Zoé qui nous ouvre les portes de La Ressourcerie Culturelle, un univers incroyable pour qui aime le monde du spectacle ! A droite des projecteurs, à gauche des décors… Mais où sommes-nous exactement ?

Je suis complètement novice en la matière : Qu’est-ce qu’une ressourcerie culturelle ?

Alors une ressourcerie culturelle c’est d’abord une ressourcerie, c’est à dire une structure qui va faire du réemploi et donc donner une seconde vie à des matériels ou des matériaux qui ont déjà eu une première vie. Nous la particularité c’est qu’on est spécialisé sur le secteur culturel. Alors c’est assez vaste au final ! Nous on est essentiellement autour du spectacle vivant. Ca a été vraiment notre point de démarrage. Donc aussi bien la musique, que le théâtre par exemple. Et petit à petit on va vers d’autres vers d’autres secteurs culturels qui vont être par exemple le design, un petit peu, la mode et de plus en plus la muséographie, les expositions, où on va pouvoir récupérer par exemple des expositions temporaires ou du mobilier qui va être dans ce dans ce registre là.

Un mobilier qui n’est pas abîmé ?

Ca dépend, il y a un petit peu tout ! Il y a aussi des matériels qui ont été stockés pendant plusieurs années. C’est vraiment ça le constat de départ à La Ressourcerie Culturelle c’est de dire que dans les structures culturelles, que ce soit dans un théâtre, dans un opéra, il y a beaucoup de de restes de production qui ont été en fait stockés. Au départ temporairement, parce que le spectacle ne tournait plus, puis qui se sont accumulés dans les caves, dans les hangars, sans que ce matériel ne ressorte jamais.

Et donc nous, ça a été vraiment l’idée de dire d’une part, c’est pas logique que ça reste, que ça traîne dans les dans les stocks, parce que c’est inutile. Et en plus il y a d’autres acteurs qui auraient besoin de ces matériaux. On est vraiment à l’heure de la transition écologique, où on se dit les ressources on en fait pas n’importe quoi. Il faut pouvoir être dans une logique de sobriété, les réutiliser. Donc on va sortir tout ça des caves, des greniers, des hangars, et on va essayer de les mettre en valeur. Donc d’être vraiment dans une logique de réemploi, pour que ça trouve une seconde vie.

Sur notre région, il y a que celle de Montaigu?

Oui il y en a une seule en Pays de la Loire. On a vocation a travailler avec tous les acteurs du secteur Pays de la Loire.

On en a pas parlé, quand a été créée cette ressourcerie ?

Le projet de ressourcerie est né en 2018, c’est assez récent. On est avant le covid quand même et ça a eu un impact. En 2018 c’est Damien Forget, qui est le fondateur du projet, qui fait ce premier constat de dire que non, c’est pas possible de laisser autant de matériel inutilisé dans toutes les structures culturelles. Et surtout, lui qui est quelqu’un de très implanté dans le secteur des musiques actuelles depuis longtemps, qui est un militant de la culture, et qui voit qu’il y a plein de petites structures culturelles qui n’ont pas beaucoup de moyens, et à côté on a les grandes structures qui elles ont plein de moyens, et qui sous-utilisent un certain nombre de matériel. Donc voilà, on s’est dit c’est pas possible, on va faire un peu les Robins des bois ! Je schématise, mais l’image est efficace ! Et donc on va réfléchir à comment est-ce qu’on peut créer une économie circulaire à l’échelle du secteur culturel.

Aujourd’hui Zoé vous êtes combien à travailler à La Ressourcerie Culturelle ?

On est six personnes aujourd’hui. Six salariés à temps plein, et on travaille aussi avec deux prestataires réguliers qui vont apporter des compétences supplémentaires :

Une scénographe, Lise Mazeaud, qui vient apporter toute une expertise autour de son métier, de la scénographie, de l’éco-conception, et qui s’est vraiment spécialisée sur des projets à base de réemploi.

Et on travaille aussi avec Gaëlle Pavageau, qui est éducatrice spécialisée, puisqu’on a aussi envie que ce lieu soit un support de ce qu’on appelle la médiation éducative. C’est à dire qu’on puisse à partir de cet outil, pour pouvoir faire des expérimentations, notamment accompagner des jeunes qui sont en décrochage scolaire. Par exemple on travaille avec la mission de lutte contre le décrochage scolaire, ou d’autres structures sociales pour essayer de remobiliser des jeunes ou autres.

Moi ce que je trouve de très intéressant et de très riche en fait, c’est qu’on a compris le projet d’origine en 2018, et finalement en très peu d’années ce projet il évolue, se spécialise sur différents domaines. Parce que j’imagine que sur les six personnes qui travaillent ici à la ressourcerie vous avez chacun votre casquette.

Oui c’est ça ! Aujourd’hui donc on a deux personnes qui sont sur le volet logistique. Donc c’est vraiment les les maitres des lieux ici ! Ils vont être sur tout ce qui est préparation de commandes, sur toute la partie vente. On a Mylène qui est notre chargée de communication et commercialisation, qui va mettre en valeur tout ce qu’on fait ici. Parce que l’idée c’est vraiment que le matériel il puisse ressortir. Donc c’est aussi comment est-ce qu’on en parle, comment est-ce qu’on met en valeur pour qu’il puisse ressortir. Il y a Timothée qui est chargé d’administration parce que ça devient quand même une grosse machine avec beaucoup d’administration derrière. Moi je fais du développement. Ce qu’on appelle du développement, l’idée c’est d’aller rechercher des nouveaux partenariats, de nouvelles actions, de nouveaux axes de développement justement.

Parle nous de ton quotidien. Parce que là, moi ça me questionne ! C’est très très très dense !

Moi je suis une spécialisée sur sur un pôle qui s’appelle “la mutualisation”. L’idée c’est de voir comment est-ce qu’on peut mettre des acteurs en commun pour mettre en partage du matériel. Donc ça peut être ce type de matériel, plutôt événementiel, qui va être partagé entre diverses structures pour de l’événementiel de type festival ou sur des salons ou autres. Moi je vais travailler sur cet aspect là : comment est-ce qu’on crée des outils pour mettre en partage. Parce que ça pose après plein de questions sur l’assurance, sur le prix etc. Donc j’essaie de travailler sur ces réflexions là. On a aussi un autre type de projet qui est plutôt sur des investissements groupés, où on va avoir des festivals qui, ensemble, vont investir dans un matériel qu’ils n’auraient jamais pu acheter tout seul. Quand on est sur des festivals d’assez grande taille, ça demande aussi des investissements particuliers. Donc là, l’idée ça va être de partager des équipements puisque, par nature, l’événementiel est éphémère. C’est à dire qu’un festival ça dure 5 à 10 jours et après on plie boutique, et à l’année prochaine ! Donc là l’idée c’est comment est-ce qu’on peut, pour un équipement, tout simplement avoir plusieurs plusieurs usagers, plusieurs utilisateurs, sur toute l’année.

Mais en fait c’est une démarche qui est pleine de bon sens !

C’est vraiment à un moment où on voit que de toute façon qu’il va falloir qu’on fasse attention à nos ressources, parqu’elles sont limitées par définition. Cest vraiment comment est-ce qu’on fait pour éviter que chacun, dans un dans un rayon de 100 km à la ronde, ait sa grosse machine. Nous on va plutôt réfléchir à comment on partage l’usage. Et pour la petite anecdote, ce principe de mutualisation, il a été inspiré par le principe des CUMA. Les coopératives de matériel agricoles. Des structures très anciennes et qu’on connaît très bien en milieu rural. Donc c’est exactement le même principe : on rassemble, on fait un groupe de gens qui ont les mêmes besoins, et on va investir en commun. Comme d’autres investissent dans un tracteur ou une machine moissonneuse-batteuse. Nous on va investir dans des gros barnums, des structures, des fontaines à eau, des toilettes sèches. Voilà pour les festivals, ça irrigue vraiment tous les acteurs du territoire.

Est-ce que vous avez ici à La Ressourcerie Culturelle un espace de réparation ou de création ?

On a deux espaces : on a un espace de réparation, plutôt pour le son et lumière, puisque ça fait partie des premiers ateliers qui ont été mis en place à la ressourcerie. En fait on récupérait beaucoup de matériels sont et lumière, des projecteurs, des systèmes de sonorisation, des enceintes… C’est des matériels qui parfois n’étaient plus en état de fonctionner. Donc on a eu Nicolas Rousseau qui pendant plusieurs années qui a été l’électrotechnicien-valoriste. Donc il fallait vraiment bidouiller pour remettre en état les matériels.

Puis on a un deuxième espace, qui est un atelier de construction. L’idée c’est vraiment de pouvoir accueillir les scénographes sur place. Ici ils vont pouvoir trouver à disposition le matériel et les matériaux dont ils peuvent dont ils peuvent avoir besoin. C’est vraiment là un vrai atout de pouvoir construire avec la matière juste à côté. Nous on les accompagne dans ce travail de sourcing. C’est à dire d’aller repérer par exemple des structures métalliques, et de se poser la question avec eux “ ok à partir de cette structure, de cet arche, qu’est-ce que vous allez pouvoir en faire ? ”. Forcément pour eux, c’est d’autres réflexes aussi. Le réflexe réemploi c’est pas si simple. Il faut peut-être dés-apprendre ce qu’on a appris à l’école, pour se dire “ok, comment est-ce que je fais avec des structures qui sont déjà existantes, avec une arche métallique ? Comment est-ce que je la transforme ? Comment est-ce que je m’en empare pour l’amener ailleurs ? ”

L’atelier c’est un super espace !

Les scénographes peuvent venir louer l’atelier pendant une semaine, quinze jours, pour monter leur scénographie. Ce qui est super, c’est qu’on a vraiment de la place, de la hauteur. C’est ce que recherchent les scénographes.

Est-ce que ça ça marche de plus en plus ? Est-ce que vous sentez que la mayonnaise prend ?

Complètement. Souvent les scénographes quand ils sont, soit avec des compagnies, soit indépendants, ils n’ont pas leur propre espace de travail la plupart du temps. Avoir ce genre d’espace là, c’est pas c’est pas si simple et puis il faut pouvoir l’entretenir etc. Donc voilà, l’idée c’est vraiment d’être un espace dont on peut s’emparer, et qui est totalement modulable. On a tous les établis qui peuvent se bouger. On a de la quincaillerie on a des outils. Il n’y a plus qu’à mettre les pieds sous la table quasiment !

Les gens peuvent venir bricoler ici, et puis c’est aussi un espace où on a nos ateliers du réemploi. Tous les vendredis matin, on a des ateliers avec Gaëlle, qui est notre éducatrice spécialisée. Il y a des chantiers participatifs qui sont ouverts aux jeunes, qui sont ouverts aux seniors, ça fait des moments assez intergénérationnels et c’est ça qui est chouette ! Il y a plein de gens qui aiment bien bricoler, mais qui ne savent pas trop comment s’y prendre. Nous on leur propose de venir bricoler, sur soit sur des objets particuliers, soit sur de la réparation, de la remise en état, selon les besoins. Si nous on a un gros chantier par exemple, ça peut être de venir donner un petit coup de main bénévolement. Donc voilà c’est voilà, c’est ça, c’est aussi de voir comment est-ce que autour de ce lieu gravite des énergies bénévoles. Ca nous intéresse pas mal !

Au-delà de tout ça, ça permet toi aussi de sensibiliser les gens à ce projet de ressourcerie culturelle

Complétement ! Ce qui est intéressant, c’est qu’ils voient les coulisses du secteur culturel. Parce qu’en fait, c’est pas si souvent qu’on peut voir comment se construit un décor, le matériel son et lumière etc. Et puis c’est de mettre un petit pied dans ce grand grand projet !

Et toi justement Zoé, comment tu es arrivée à ce projet ? T’es issue du monde du spectacle ou pas du tout ?

Moi je viens vraiment de la production de spectacle, j’ai beaucoup travaillé avec des compagnies, sur des festivals sur le grand ouest et la Nouvelle Aquitaine. Puis j’ai rencontré Damien, qui est le porteur de projet. J’étais assez sensibilisée aussi aux questions écologiques. En travaillant avec les structures, tu vois aussi les incohérences ou les absurdités du système de production de spectacles. J’ai l’impression que la crise du covid a aussi mis en lumière tous ces questionnements là de “on produit beaucoup dans le secteur culturel” ou “on fait des événements qui sont tellement gigantesque, on détériore les endroits où on se met”, ou “c’est très énergivore” etc. Donc voilà ça a été les premiers pas pour se dire : comment est-ce qu’on peut participer tout simplement à rendre un secteur culturel plus responsable ? Je suis assez fière de tous les chantiers qu’on a fait cette année. Notamment on a participé au démantèlement de Transfert qui est un gros événement sur Nantes. C’était une friche artistique qui arrivait au bout de son exploitation. Ils se sont retrouvés avec un site gigantesque, où il y avait plein de bâtis, plein de matériels etc. Ils nous ont sollicité pour penser avec eux la déconstruction et le démantèlement de leur site. C’est hyper important parce que demain on pensera à la fin des projets au moment de les concevoir. C’est ça qu’il faut, parce que sinon on met des petits faux pas, des petites erreurs. Quand on parle d’éco-conception c’est vraiment ça, c’est à dire on pense la fin de vie d’un projet, la fin de vie d’un équipement, d’un décor, au moment de sa conception. C’est ça nous permet de réfléchir à comment on va pouvoir le réemployer plus facilement. C’est à dire privilégier les vis au clous. Ca paraît anodin, mais une vis on peut l’enlever facilement sans détériorer la matière, alors qu’un clou, pour leur sortir ben en général on va abîmer la planche.

Ca fait trois ans que tu es là aujourd’hui, est-ce que tu sens que le mouvement prend davantage, qu’il se développe, qu’il peut essaimer ?

C’est plutôt en train de grandir. On a un réseau de ressourceriees de plus en plus dense au niveau national. Ca veut dire que maintenant dans quasiment chaque région on a une ressourcerie culturelle en capacité de traiter les flux de son territoire. L’idée bien sûr, ça n’est pas que nous on absorbe des flux qui viennent de Paris ou qui vont à Marseille. Ca n’a pas de sens, on reste dans une logique aussi territoriale, sinon on créerait de la pollution ou ça créerait d’autres impacts de renvoyer les choses ou de les faire venir de très loin. Vraiment l’idée c’est comment est-ce qu’on crée un écosystème à l’échelle d’une région qui est géographiquement intéressante et pertinente.

Merci beaucoup Zoé, on se rappellera quand même de cette ressourcerie culturelle ça c’est sûr ! Et on essaiera de sensibiliser les gens en tout cas à votre démarche

Avec plaisir à bientôt et bonne route à vous !

Marion Blanchet de « La Petite Vadrouille” sur TV Vendée (Episode 20 du 04/08/2023)

La Ressourcerie culturelle récompensée par le ministère de la Culture

L'équipe de La Ressourcerie Culturelle

Mardi 4 juillet 2023, lors du forum Entreprendre dans la culture, Rima Abdul Malak, ministre de la Culture a remis le prix prestigieux 2023 de l’IFCIC, Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles, à la Ressourcerie culturelle de Montaigu-Vendée.

Zoé Jarry, chargée de production et de mutualisation de la Ressourcerie, revient sur le prix qui a été remis à la structure par le ministère de la Culture.

Que récompense ce prix Entreprendre dans la culture ?

C’est un prix décerné par le ministère de la Culture et par l’IFCIC (Institut du financement du cinéma et des industries culturelles), un organisme qui travaille sur l’ensemble des filières culturelles et créatives telles que le spectacle, le cinéma, le design, la mode et la publicité. Chaque année ce prix Entreprendre dans la culture récompense cinq lauréats sur des critères comme l’originalité du projet, son caractère remarquable, à la fois exemplaire et écoresponsable. Cette année, 157 entreprises ou structures ont concouru pour ce prix. La Ressourcerie a été récompensée pour le caractère innovant et original de ses activités liées à un projet qui repose sur une véritable assise depuis sa création en 2018 menée par Damien Forget.

Qu’apporte ce prix à la Ressourcerie ?

Cette récompense nous apporte une visibilité. C’est une reconnaissance de nos initiatives répondant à de vrais besoins. Aujourd’hui, le secteur culturel est à la prise de conscience. Nous entrons dans un nouveau paradigme qui consiste à créer et produire autrement avec des ressources finies dans un monde fini. Le modèle de prendre et de jeter des ressources infinies est révolu. J’ai senti à Paris une écoute attentive à ce message lors de la remise du prix avec des exemples inspirants tels que réalise la Ressourcerie. Nous apportons des outils concrets en faisant du réemploi, de la mutualisation, en collectant et en louant du matériel, en travaillant sur l’écoconception. Par exemple, la Ressourcerie a participé au démantèlement de la friche artistique et culturelle Transfert à Rezé et permis la réutilisation de près de 93 % du bâti, bénéficiant ainsi à toute la communauté culturelle du territoire dans un rayon de 100 km. C’est une première en France. Il n’existe pas de démantèlement aussi poussé, aussi abouti, montrant également le bon usage de l’argent public.

Une fierté partagée avec nos partenaires ?

Cette distinction rejaillit aussi sur le réseau des huit Ressourceries artistiques et culturelles qui existent en France. Elle encourage le développement de ces structures, portées par des associations, comme nous, ou par des collectivités. De plus, cette récompense met en valeur le Moulin créatif, tiers lieu artistique et culturel, qui a permis la naissance et l’essor de la Ressourcerie. Nous sommes fiers de partager ce prix avec tous ces partenaires rappelant que la Ressourcerie culturelle de Montaigu-Vendée est un outil hyper innovant, une pépite et une force pour le territoire.

Article Ouest France, paru le 7 juillet 2023. Lien vers l’article

La ressourcerie culturelle de Vendée

Que deviennent les stands d’un salon, les barnums des festivals, ou les décors d’un tournage après utilisation ?

Que deviennent les stands d’un salon, les barnums des festivals, ou les décors d’un tournage après utilisation ?Les stands d’un salon, les barnums des festivals, ou les décors d’un tournage après utilisation sont de plus en plus recyclés dans des ressourceries dédiées au monde du spectacle et de la culture. C’est le cas en Vendée. L’endroit se nomme La Ressourcerie Culturelle et est basée à Montaigu, à 45 minutes au sud de Nantes. L’association qui emploie une petite dizaine de salariés collecte le matériel évènementiel non utilisé, stocké pour rien ou abimé, et lui offre une seconde vie.

Si vous chercher du matériel pour un événement, peu importe sa taille, vous trouverez surement votre bonheur à la ressourcerie culturelle de Vendée. Ailleurs en France, il existe d’autres structures engagées dans la même mission, notamment La Ressourcerie du Spectacle à Paris ou Art-Stock en Haute-Garonne. Contactez-les, vous verrez qu’elles sont pleines de ressources !

Reportage France Bleu « le-tour-de-france-des-initiatives » du 15/05/2023 Lien pour écouter le reportage complet.

LES RESSOURCERIES CULTURELLES : DU VERTUEUX DANS LA CRÉATION

La Ressourcerie Culturelle, installée à Montaigu, collecte et revalorise tout le matériel mis au rebut ou oublié par les structures culturelles des Pays de la Loire. Mais plus qu’un simple lieu de stockage, de location et de revente, c’est aussi un laboratoire de réflexion pour penser autrement le spectacle et l’évènementiel afin que les générations de demain acquièrent le réflexe de créer de manière plus vertueuse.

Entretien avec Zoé Jarry, chargée de production, de mutualisation et de développement à la Ressourcerie Culturelle.

À droite, des praticables, du mobilier 70’s, des décors de théâtre. À gauche, des transats, des rails d’éclairage, des rideaux de scène. Pousser les portes de la Ressourcerie Culturelle c’est entrer dans la caverne d’Ali Baba. « Tout ce que les théâtres, les salles de concerts, les zéniths, les cités des congrès, les lieux d’exposition, les musées, les châteaux de la région possèdent et ne souhaitent plus, est stocké ici. Tout est rangé et référencé. » explique Zoé. Mais comment la Ressourcerie sait qu’une structure souhaite se délester d’une partie de son matériel ? « D’abord le bouche-à-oreille. Ensuite nous faisons pas mal de prospection pour nous faire connaître et proposer nos services. Et l’automatisme de faire appel à nous commence à faire son petit bonhomme de chemin. L’Historial de la Vendée aux Lucs sur Boulogne, par exemple, nous a contacté récemment lors du décrochage de l’exposition Sur la piste d’Osiris et les premiers pharaons. Nos clients y trouvent un intérêt de place, de temps et d’argent. »

L’idée

Créée en 2019 à l’initiative de Damien Forget et grâce notamment à l’appui du Moulin Créatif, tiers-lieu artistique et culturel accompagnateur de projets, la Ressourcerie Culturelle, qui emploie aujourd’hui six personnes, est née d’un constat simple. Le milieu du spectacle, et de la culture élargie, est très (trop) « gourmand », pas assez avancé sur la question de la transition écologique et regorge de matériel inutilisé parce qu’obsolète et/ou remplaçable. « Pendant longtemps, explique Zoé, il y a eu deux alternatives : soit stocker dans des sous-sols, des caves ou des arrière-cours au risque que le matériel prenne la poussière, moisisse et s’abime ; soit jeter directement en déchetterie. Aujourd’hui, la Ressourcerie propose une troisième alternative. Récupérer et réutiliser. Pour l’anecdote, on a repris du mobilier d’évènementiel qui dormait dans des caisses en bois depuis au moins 20 ans ! ». L’idée d’une ressourcerie n’est pas nouvelle. C’est d’ailleurs en s’inspirant des premières comme ArtStock installée près de Toulouse ou La Ressourcerie du Spectacle à Vitry que Damien a l’idée d’en établir une à Montaigu. Elle vit à 70 % de son activité circulaire et bénéficie également d’aides de l’ADEME (L’Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Énergie), de La Région et d’appels à projets plus spécifiques avec notamment Le Ministère de la Culture. Aujourd’hui, il existe plusieurs ressourceries sur tout le territoire français qui ont à la fois un pied dans l’environnement et un pied dans la culture. Sept d’entre elles sont organisées en réseau national appelé RESSAC dont fait partie celle de Montaigu. « Ici on stocke, on répare et on réinjecte dans le circuit soit par la location soit par la vente. Mais notre réflexion va au-delà de cela. On mutualise également à l’instar des CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériaux Agricoles). C’est notamment le cas avec certains festivals. » explique Zoé.

La mutualisation

Elle nous emmène voir des containers « rangés » à quelques encablures des décors du film Aladin. « À l’intérieur de ces containers, tu as un bar ou une billetterie équipés d’un comptoir, d’un frigo, d’un ballon d’eau chaude… Ils servent à plusieurs festivals de musique comme Les Z’Eclectiques dans le Maine et Loire, Le Dub Camp en Loire Atlantique, Le V and B et Les Trois Eléphants en Mayenne ou Le Be Bop en Sarthe ». Au lieu que chaque festival achète dans son coin pour une utilisation de quelques semaines dans l’année, ces containers ont été achetés en commun. Un an et demi de travail, de l’idée à la mise en place l’été dernier, en passant par l’enquête approfondie auprès des festivals intéressés afin de répertorier leurs moyens et leurs besoins, le montage financier basé sur un co-investissement et la recherche d’autres sources de financements, la réalisation des containers avec l’aide d’un scénographe, cette mutualisation des moyens s’est avérée au final beaucoup plus vertueuse et rentable. Stockés à la Ressourcerie Culturelle, les containers circulent aujourd’hui d’un festival à l’autre. D’autres structures peuvent également les louer. « Dans ce cas précis, on a été un support de réflexion, de coordination et de logistique, ajoute Zoé. On est allé jusqu’à demander aux acteurs intéressés s’ils étaient prêts à changer leurs habitudes pour une meilleure utilisation du matériel. Et ils ont dit oui, voyant leur intérêt dans ce nouveau modèle économique. On a envie d’être un levier, de partager notre expertise et nos expériences pour penser, imaginer, créer autrement dans le milieu culturel. »

Penser la création et la culture autrement

« On est dans un moment où celui-ci s’interroge vraiment sur son impact environnemental et son modèle économique » nous explique Zoé. « Il y a dans certains secteurs une remise en question complète du modèle existant. Mais c’est un travail de fond colossal. Le secteur du cinéma, par exemple, est extrêmement énergivore entre les équipes mobilisées, les déplacements, la création des décors… Réduire son impact carbone c’est déjà très bien mais ce n’est pas assez. Il faut aller au-delà de la simple théorie et proposer des solutions concrètes. C’est là où une ressourcerie telle que la nôtre a son intérêt. »

Comment alors ? « En changeant de paradigmes. En renversant les façons de produire. On récupère beaucoup de matériel qui n’a pas été pensé pour être démonté et réutilisé. Les scénographes doivent avoir en tête la fin de vie du produit dès le premier coup de crayon. Aujourd’hui, quand on construit une éolienne, on sait comment elle sera démontée et réutilisée. C’est dans le cahier des charges. Pourquoi ne pas faire la même chose pour les décors ? » D’ailleurs, la Ressourcerie Culturelle met à disposition des scénographes un véritable atelier. Ils peuvent venir à Montaigu en résidence. Ils ont accès à tout le stock et aux outils et peuvent créer leur scénographie à partir des matériaux existants. La Ressourcerie devient alors un vrai lieu de source, de ressources, d’expertise et de réemploi.

L’exemple vertueux du château d’Oudun

Nous demandons à Zoé un exemple précis de réutilisation vertueuse. Elle nous parle du château médiéval d’Oudun situé en Loire-Atlantique. « Il y a quelques temps, nous avons été contactés par les propriétaires du château. Ils souhaitaient se séparer d’une exposition qui existait depuis 20 ans. Un énorme chantier de démantèlement et de récupération avec une problématique supplémentaire : le château est classé monument historique. On ne peut donc pas faire n’importe quoi. C’était d’ailleurs la première fois que la Ressourcerie Culturelle travaillait avec des acteurs du patrimoine. On a mis en place un protocole précis pour respecter le lieu. On a désossé toute l’exposition, des murs en passant par les parquets, les projecteurs etc. On a tout ramené à Montaigu. On a organisé des chantiers participatifs pour nettoyer la matière en enlevant les colles, les clous, en nettoyant les bois et j’en passe. Dans la foulée, on savait qu’un acteur culturel basé à Angers souhaitait créer des décors pour un évènement à venir. La nouvelle scénographie pour Angers a été faite à 90% de matériaux réemployés dont 80% à partir de l’exposition du château d’Oudun. Elle est aujourd’hui stockée chez nous et prête à être de nouveau utilisée. Du circulaire et du vertueux ! »

Il existe encore quelques résistances face à ce nouveau modèle économique, notamment parmi les plus anciens habitués à une certaine façon de faire. « C’est un peu compliqué de leur faire comprendre qu’il vaut mieux utiliser des vis que des clous parce que plus pratiques à enlever lors d’un potentiel démontage. Mais je pense que la hausse des prix des matières premières va certainement changer un peu la donne. Et de facto la Ressourcerie Culturelle, par sa mission de récupération et de mutualisation peut devenir une vraie réponse et solution économique et éthique aux besoins des structures culturelles actuelles » ajoute Zoé.

Dernier gros chantier en date : le démantèlement de la friche culturelle et éphémère de Transfert à Rezé. Sur place, une vraie base de vie faite de containers à démanteler, de matériel technique à récupérer, de nettoyage, de grattage avec pour objectif le réemploi de tout le matériel existant à hauteur de 80 à 90 %.

Avant de partir définitivement de cette caverne d’Ali Baba, Zoé nous souffle : « notre vocation n’est pas de durer. Tout ce qu’on souhaite c’est de ne plus exister et le plus vite possible. À terme, cela voudra dire que le secteur culturel aura su se réinventer autour de la notion de recyclage. On pourra dire alors que nous sommes morts de notre belle mort ! Mais d’ici là, il faut qu’on fasse en sorte que nos clients pensent à nous avant d’aller chez Leroy Merlin ou Brico Dépôt ! »

Contact:

laressourcerieculturelle.com

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