Nouvelle adresse : 184 rue Joseph Gaillard 85600 Montaigu-Vendée

Les visites apprenantes : Sensibiliser aujourd’hui les professionnels de demain

Accueil des étudiants du parcours ‘régie son et lumière

Accueillir les étudiants du secteur culturel pendant leur formation est une démarche essentielle pour préparer l’avenir et élargir les horizons des professionnels de demain. Chez nous, nous croyons fermement en la nécessité de former les professionnels de demain dès aujourd’hui, c’est pourquoi nous ouvrons nos portes aux étudiants des études supérieures.

C’est ainsi qu’en septembre, La Ressourcerie Culturelle a eu le plaisir d’accueillir une vingtaine d’élèves du parcours « régie son et lumière » du lycée Guist’hau à Nantes. Après une présentation de nos pratiques et une visite de l’Arche, ils ont eu la possibilité de choisir du matériel de réemploi pour leur projet de scénographie, une véritable plongée dans l’économie circulaire.

Les visites apprenantes

Lors de la visite dans notre entrepôt, nous proposons une immersion dans un univers où créativité et durabilité se rencontrent.

Nous vous présentons nos solutions spécialement conçues pour répondre aux enjeux environnementaux et économiques du secteur culturel et événementiel, telle que la location, la mutualisation, le réemploi de matières première ou la mise à disposition d’un atelier pour des créations simplifiées en étant au coeur du stock.

Lors de ces visites, notre objectif est de sensibiliser à l’importance de l’économie circulaire en montrant comment la réutilisation, le réemploi et la valorisation des ressources peuvent transformer les pratiques artistiques et événementielles.

N’hésitez pas à nous contacter pour discuter de vos besoins !

LES RESSOURCERIES CULTURELLES

Article La Scène, automne 2022

Plusieurs associations collectent et recyclent différents matériels prêts à être réemployés par des professions du spectacle vivant.

Nées à l’initiative d’acteurs culturels qui estimaient que trop de matériels partaient à la benne plutôt que de bénéficier à des compagnies, festivals ou structures aux budgets modestes, les ressourceries se sont beaucoup développées ces dernières années au point de générer une véritable activité économique. En 2021, plus de 1500 tonnes de décors, matériaux et équipements ont été collectés avec un taux de réemploi de l’ordre de 90%, et de nouvelles ressourceries voient désormais le jour. << Nous percevons un réel mouvement de fond, qui n’en est toutefois qu’à ses débuts », confirme Stéphanie Mabileau, coordinatrice nationale du Réseau des ressourceries artistiques et culturelles (Ressac), ajoutant que les mentalités doivent encore évoluer par rapport au réemploi et aux opportunités souvent méconnues qu’il offre aux créateurs. Un autre enjeu majeur concerne la sensibilisation à l’éco conception, c’est-à-dire la recherche de scénographies intégrant dès l’origine des matériaux récupérés mais aussi élaborées selon certaines normes permettant ensuite leur réutilisation. Afin de réfléchir aux différentes questions qui traversent leur activité, les ressourceries ont décidé de se fédérer en 2020 au sein du Ressac, qui compte aujourd’hui huit structures. «En mutualisant nos savoir-faire, nous permettons aux ressourceries historiques de progresser et aux porteurs de projets émergents d’être soutenus et conseillés, l’objectif étant de mailler l’ensemble de l’Hexagone», met en avant Yann Domenge, cofondateur d’ArtStock. Dans le même sens, le réseau agit auprès des collectivités territoriales qui souhaitent se doter de ressourceries. <<Nous avons déjà accompagné le Grand Lyon et Cœur d’Essonne pour des études de faisabilité et sommes sollicités par d’autres territoires», rapporte Stéphanie Mabileau, jugeant l’implication des collectivités indispensables pour pallier la principale difficulté à laquelle sont confrontées les ressourceries: le foncier. Ce besoin d’espaces est d’autant plus important que nombre d’entre elles ne se contentent plus de collecter, stocker puis louer ou revendre, mais possèdent des ateliers de construction et accueillent même des artistes en résidence. À moyen ou long terme, elles ambitionnent ainsi de devenir des fabriques artistiques à part entière.

ARTSTOCK 

Depuis 2009, ArtStock récupère tout type de matériel et surtout des décors. Elle dispose à Blajan (31) d’un entrepôt de 3000 m2 qui abrite également un atelier loué à des artistes locaux qui peuvent y concevoir leur scénographie, d’une boutique à Saint-Gaudens (31), et s’installera à l’automne en Île-de-France. Cette implantation lui permettra de se rapprocher de ses partenaires historiques (le Châtelet, le Théâtre des Champs-Élysées, Le Vieux-Colombier…), de vendre ou louer à un plus grand nombre de professionnels et de recevoir des artistes en résidence. « Grâce à des salles de répétition, un studio d’enregistrement et un atelier de construction, nous ferons de cet espace de 3000 m2 un lieu de création pour le spectacle vivant», se félicite Yann Domenge, cofondateur d’ArtStock. L’association s’implique par ailleurs dans l’accompagnement RSE des structures et compagnies, en effectuant un diagnostic de leur activité puis en les conseillant dans leur transition écologique, économique et sociale. artstockasso.fr 

THÉÂTRE DE L’AQUARIUM

En prenant la tête du Théâtre de l’Aquarium en 2019, la Compagnie la vie brève a souhaité développer un projet articulé autour de quatre axes: une ressourcerie qui s’appuie sur les costumes et décors stockés depuis 30 ans mis pour l’instant à disposition des équipes accueillies en résidence et dont toutes les compagnies devraient bénéficier à compter de l’automne; un atelier d’éco-construction; un Pôle recherche et programmation des publics qui développera des contenus, notamment à l’occasion des deux festivals Bruit; et un Pôle formation. «La mutualisation fait également partie de nos objectifs, la présence de plusieurs théâtres sur le site de La Cartoucherie y étant propice», ajoute Clémentine Boucher, cheffe de projet ressourcerie, qui entend nouer des partenariats avec d’autres lieux franciliens (la MC93, l’Odéon, l’Opéra-Bastille, les ateliers de la Comédie- Française à Sarcelles…) afin de structurer une activité à l’échelle régionale. theatredelaquarium.net 

LA RESSOURCERIE DU SPECTACLE 

Constatant un réel besoin de collectage de matériel audiovisuel en Île-de-France, La Ressourcerie du spectacle en a fait le cœur de son activité. Elle récupère de la sono, des projecteurs, des ponts lumière ou encore des câblages, revalorisés puis proposés à la vente ou à la location. La location, qui concerne principalement des associations ou des lieux alternatifs, s’accompagne de prestations de montage, exploitation, conseil sur la scénographie et démontage. La vente s’adresse davantage aux salles de spectacles désireuses de s’équiper en matériel de réemploi. «Les tarifs sont 30% moins chers qu’une location normale, et pour la vente, nous nous alignons sur le prix du matériel d’occasion et le baissons de 30% », affiche le coordinateur, Paul Dedieu. Grâce à son atelier de construction, La Ressourcerie peut assurer l’aménagement de certains espaces au sein d’établissements culturels. Elle s’est par ailleurs dotée d’un lieu, le Crapo, qui rassemble une vingtaine d’autres structures travaillant dans la culture ou le réemploi et où elle mène des actions de sensibilisation à l’éco-conception. ressourcerieduspectacle.fr 

LA RÉSERVE DES ARTS

Créée en 2008, La Réserve des arts se déploie sur trois sites: une boutique à Paris (14o) dédiée uniquement à la vente, et des entrepôts à Pantin (93) et Marseille (13) où s’opèrent la collecte ainsi que la redistribution de scénographies en tout genre, d’éléments visuels, de matériaux bruts et parfois d’objets. Les tarifs pratiqués sont trois à dix fois moins chers que pour un matériel neuf. L’adhésion à l’association donne accès à l’achat de matériaux et à la location, à Pantin, d’ateliers équipés de machines pour réaliser des prototypes de décors. << Récemment, un décor d’une pièce de théâtre et un autre destiné à un escape game ont été conçus chez nous, et nous sommes de plus en plus consultés pour accompagner des créations qui intègrent le réemploi », explique Charlène Dronne, directrice associée de La Réserve des arts. L’équipe a également ouvert à Marseille quatre ateliers où des artistes sont accueillis gracieusement en résidence. lareservedesarts.org 

LA RESSOURCERIE CULTURELLE 

La Ressourcerie culturelle collecte auprès des acteurs culturels des Pays de la Loire tout ce qui est voué au rebut et néanmoins réutilisable par des porteurs de projets. «Notre souhait étant de ralentir la consommation, nous préférons proposer une location plutôt qu’un achat, afin d’éviter que nos clients rencontrent ensuite des problèmes de stockage», souligne le coordinateur, Damien Forget. L’association a, en outre, mis en place deux systèmes de mutualisation. Le premier consiste à stocker et entretenir des matériels appartenant à des festivals ou à des compagnies pour les louer à d’autres, et le second à gérer l’achat collectif d’équipements (toilettes sèches, containers de bars…) effectué par plusieurs manifestations, qui peuvent ainsi en disposer quand elles le veulent. En 2023, La Ressourcerie culturelle devrait ouvrir un atelier, afin d’inciter à la construction de décors 100% à base de réemploi. laressourcerieculturelle.com 

ARTEX

Artex possède un espace de stockage de 240 m2 où sont entreposés des matières brutes, des décors de spectacles et des accessoires, ainsi qu’une boutique au cœur de Clermont-Ferrand. Nouvelle venue dans le secteur du réemploi (son activité a démarré en janvier dernier), elle envisage d’emménager début 2023 dans un local plus grand pour adosser à la ressourcerie un atelier d’éco- conception. «Nous travaillons déjà avec l’École d’architecture, l’Université et les Beaux-Arts de Clermont-Ferrand, et aimerions que ce nouveau lieu permette aux créateurs d’échanger sur leurs pratiques», confie la cofondatrice d’Artex, Christine Couasnon. Se revendiquant comme une << manufacture créative et culturelle», Artex songe également à aménager des espaces de répétition pour organiser des résidences de création. Plus d’informations sur la page Facebook Artex Clermont-Ferrand. 

MARIE-AGNÈS JOUBERT I AUTOMNE 2022 I LA SCÈNE I  

Le Château d’Oudon : la boucle est bouclée !

Une opération-modèle de ce qui peut se faire en réemploi, du démantèlement d’une exposition permanente à la fabrication d’une nouvelle scénographie éphémère.


La collecte

La collecte est la première étape du processus de circularité des matériaux et matériels réemployés par La Ressourcerie Culturelle. Au quotidien, nous collectons des flux ordinaires qui émanent d’acteurs culturels de la région. De manière plus exceptionnelle, nous sourçons également des collectes extraordinaires, par leur volume, la nature du flux ou la rareté du contenu.

En janvier 2022, nous avons été sollicités pour mener le réemploi de l’exposition permanente du Château d’Oudon. Cette opération a été menée avec le soutien technique de Zébulon Régie (intervention électrique, …) et les équipes de La Ressourcerie culturelle, dans un bâtiment médiéval classé aux Monuments Historiques.

Cycle vertueux en 5 etapes

  • Phase 1 : repérage et mise en place du protocole de démantèlement, en concertation avec les conseillers des monuments historiques
  • Phase 2 : démontage. 4 jours de travail ont été nécessaires pour démonter la totalité de l’exposition dans une logique de réemploi (démontage permettant la réutilisation du matériau).
  • Phase 3 : nettoyage des matières. Pour pouvoir être réutilisée sur un chantier de scénographie, un important volume de matière a été traitée au cours de chantiers participatifs : tri des matières, dépointage et décloutage…
  • Phase 4 : fabrication d’une scénographie pour les 30 ans de l’ADEME qui s’est déroulée en mars 2022 à Angers, à partir des matériaux du démantèlement de l’ecxposition d’Oudon (Circuit-court, valorisation des ressources d’un territoire, sourcing régional, 2 Makers locaux, une scénographie à 90% à base de réemploi).
  • Phase 5 : montage et démontage de la nouvelle exposition puis intégration dans la mutualisation.

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Intéressé.e par notre expertise ? Plus d’infos au 06 62 91 45 01 ou contact@laressourcerieculturelle.com

A BLAJAN, COUP DE THÉÂTRE DANS LE RECYCLAGE DES DÉCORS

Article Télérama 29/10/2021

Rideaux, châssis, meubles… Depuis 2009, l’association ArtStocK collecte des tonnes de matériaux issus du spectacle vivant, et leur offre une seconde vie dans sa recyclerie de Haute-Garonne. Sur le même modèle, d’autres lieux essaiment ailleurs en France. Il faut se perdre un instant, hésiter, faire demi-tour sur un sentier caillouteux et rebrousser chemin avant d’apercevoir, une heure vingt après avoir quitté Toulouse, l’imposante tuilerie à la façade ocre qui abrite depuis 2015 l’association ArtStocK.

Dans sa tuilerie de Blajan (Haute-Garonne), l’association ArtStocK redonne vie à des éléments de décor issus du spectacle vivant.
Une chaussure géante accueille le visiteur. Au sol, des cubes de polystyrène, des planches, palettes, tasseaux de bois sont empilés. Non loin, des morceaux de géotextile ont été regroupés – utilisé dans le BTP, ce matériau est aujourd’hui très prisé pour le jardinage ou l’aménagement paysager. « Dehors ou dedans, tout ce qui se trouve ici était destiné à la poubelle », prévient Yann Domenge, l’initiateur du projet.

L’auteur et metteur en scène Yann Domenge a fondé ArtStocK en 2009, et l’a installée en juillet 2015 à Blajan, sur le site d’une tuilerie fermée.

Ici ? À Blajan (Haute-Garonne), une petite équipe redonne vie à des éléments de décor qu’elle collecte auprès de partenaires historiques comme les théâtres parisiens du Vieux-Colombier, celui des Champs-Élysées, ou plus récemment le Châtelet et quelques musées. Qu’elle stocke, loue ou réutilise, entiers ou en pièces détachées, ne gardant parfois que la matière première. Même Louis Vuitton s’y est mis, quand l’industrie de la mode, hautement polluante, traîne encore les pieds.

Ainsi, depuis la signature d’un partenariat en 2017, ArtStocK récupère en quelques heures les 100 à 300 tonnes de déchets produits lors de son défilé de prêt-à-porter féminin, qui a lieu deux fois par an dans la Cour carrée du Louvre. Ces tuyaux de plastique vert, bleu ou rouge vif ? Ils ont servi au styliste Nicolas Ghesquière –directeur artistique des collections femme –, qui avait reconstitué pour son défilé2019/2020 l’emblématique façade du Centre Pompidou… À Blajan, ils ont été transformés en obstacles pour chevaux ou en abreuvoirs pour les bêtes. Un budget «réemploi » plutôt que « benne », qui coûte un peu plus cher à la maison de haute couture, mais n’a pas de prix en ce qui concerne l’image.

Une recyclerie de 3000 mètres carrés

À l’intérieur, on déambule au milieu de guirlandes et panneaux lumineux, de bancs et banquettes, on croise des mannequins et des statues, des masques et bibelots, on détaille les bijoux et les breloques, et même des bobines de fil intactes, sauvées de la poubelle. Rangés sur cintres, des costumes et accessoires côtoient par centaines un rideau massif en velours bleu, d’environ 15 mètres de large pour 8 de haut, vendu ici entre 5 et 7 euros le mètre.
« Le scénographe d’un grand théâtre parisien n’en voulait pas car le bleu ne correspondait pas exactement à ce qu’il cherchait », raille Alain Journet, véritable mémoire des lieux.
Même profusion au plafond, où trône un éléphant en mousse, et sur les murs : la gigantesque reproduction du panneau central du Jardin des délices, triptyque peint par Jérôme Bosch en 1504, a servi jadis de fond de scène au Théâtre des Champs-Élysées. Une salariée passe en trottinette : plus pratique pour traverser la recyclerie,qui s’étale sur presque 3 000 mètres carrés.
Les déchets issus de spectacles ou de tournées sont réutilisés par des agriculteurs voisins, l’employée d’une médiathèque, des brocanteurs professionnels, ou d’autres scénographes.

Outré par les montagnes de déchets qui ponctuent un spectacle ou une tournée,l’auteur et metteur en scène Yann Domenge s’est engagé dès 2009 dans leur réemploi. Après une première implantation ratée en Seine-et-Marne, il réinstalle l’association à Blajan, sur le site d’une tuilerie fermée en 2013. En pleine campagne,elle a d’abord été accueillie un peu fraîchement (« les bobos activistes qui débarquent de Paris ! ») avant que tout le monde y trouve son compte : des agriculteurs voisins se fournissent en ferraille pour fabriquer abris ou abreuvoirs, l’employée d’une médiathèque proche lorgne sur un arbre géant pour animer des ateliers, et des professionnels avisés débarquent même de l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), paradis des brocanteurs, pour dégoter tabourets, fauteuils ou tables basses vintage. Le chiffre d’affaires d’ArtStocK (entre 300 000 et 400 000 euros par an) provient de la collecte de déchets, et de la vente en direct. Et en douze ans, 6 200 tonnes de déchets ont été récupérées, dont seulement 1,03 % finit à la poubelle.

La scénographie se recycle

Dans les secteurs du cinéma et de l’audiovisuel, les tournages « propres » et le respect de bonnes pratiques se généralisent. Dans le spectacle vivant, le réemploi des décors est loin d’être acquis. « Beaucoup de scénographes refusent que leurs créations soient démantelées, ou qu’elles puissent renaître sous d’autres formes,préférant qu’elles soient détruites », observe Yann Domenge. Les directeurs de lieux y sont aussi pour beaucoup. Si les plus jeunes sont sensibles à la question de la récupération des décors, d’autres ne veulent pas en entendre parler.
« Mais les budgets de production diminuent, et l’ampleur des scénographies avec :on monte désormais des spectacles avec peu d’éléments, loin de ce qu’on voyait dans les années 70-80 », souligne le scénographe Jacques Gabel. Lui-même a utilisé les ressources de la recyclerie pour les décors du spectacle Mon ange (salué dans le Off d’Avignon en 2017), avant de les stocker chez ArtStocK le temps qu’une tournée démarre. Quant à l’architecte et scénographe Lise Mazeaud, elle crée ses décors à partir de matériaux recyclés depuis dix ans, et y puise son inspiration : « La forme du bois, la gravure qui est déjà là… l’histoire sourde des matériaux constitue une surprise et une créativité que je ne retrouverais pas dans le neuf. »

Et du côté des pouvoirs publics ? « Vous avez dix ans d’avance ! », lança un conseiller à Yann Domenge un jour qu’il tentait d’obtenir une subvention du ministère de la Culture. Au siècle dernier ? Non, en 2017. Le même ministère qui, paradoxalement,soutient la création mais entretient aussi le gaspillage plutôt que le réemploi.Heureusement, les mentalités changent ! Le Ressac, un réseau inauguré pendant le confinement, fédère aujourd’hui sept associations en France. À Pantin, La Réserve des arts s’adresse aux étudiants et professionnels de la culture. À La Rochelle, La Matière collecte le rebut du festival des Francofolies pour fabriquer bar, tables ou mange-debout qui serviront l’année suivante. Mais propose aussi des ateliers bricolage ou du conseil aux entreprises et collectivités qui veulent améliorer leurs pratiques.
À gauche, Pierre Braud de l’association La Matière à La Rochelle, et Damien Forget, fondateur de La Ressourcerie Culturelle de Montaigu (tous deux membres du réseau Le Ressac), en visite à Blajan.

Rassembler plusieurs structures permet ainsi de mieux faire circuler les matériaux sur le territoire, de multiplier les compétences et renforcer les vertus de l’économie circulaire, à commencer par la création d’emplois. Et pourquoi s’arrêter là, quand le sujet est enfin devenu une préoccupation (presque) unanime ? En dispensant des ateliers dans les écoles voisines, en se faisant connaître des théâtres et musées de la région, en fournissant de la matière première aux écoles qui forment aux métiers du bois, ArtStocK entend bien faire du recyclage la norme, et de l’enfouissement des déchets une exception.

LA RESSOURCERIE CULTURELLE DISTINGUÉE

Article Ouest-France 28/09/2019

La Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire a remis son Prix régional à l’entreprise le Moulin créatif, à Montaigu-Vendée. Sa Ressourcerie Culturelle remet dans le circuit matériel son et lumière, décors, costumes…

Les Pays de la Loire sont la deuxième région française pour l’économie sociale et solidaire, qui y représente 165 413 salariés dans les associations, coopératives et mutuelles, soit 13,1 % de l’emploi total. Pour clore le mois de l’économie sociale et solidaire (ESS), la chambre régionale a remis, jeudi 28 novembre 2019, son Prix régional à La Ressourcerie Culturelle le Moulin Créatif, implantée près de Montaigu, en Vendée.

Matériel inutilisé

Parce que le milieu du spectacle regorge de matériel inutilisé, l’entreprise s’est donné pour mission de revaloriser matériels son et lumière, décors, mobiliers, costumes et objets en tous genres, en impulsant des modes de consommation et outils plus écoresponsables auprès des structures culturelles. L’initiative est distinguée dans la catégorie « transition écologique ».

Les précédents lauréats du Prix régional de l’ESS étaient Le Goût des autres en 2017 (l’association favorise l’intégration par la cuisine) et Altersoin pour Tous 44 (les thérapies alternatives accessibles aux personnes à faibles revenus) en 2018.

L’association Permis de construire a remporté le Prix national de l’utilité sociale grâce à son travail en faveur de la réinsertion sociale de personnes ayant connu des problématiques judiciaires.

Lire sur la page de Ouest-France
La Revue de Presse

LA RESSOURCERIE CULTURELLE : QUAND LE SPECTACLE SE MET A L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Article Demain-Vendée
Journal papier automne 2019

Installé dans un entrepôt derrière le tri postal de Montaigu, au cœur d’une zone industrielle, le Moulin Créatif, tout jeune Tiers-Lieu culturel, héberge en son sein la Ressourcerie Culturelle.

Cette dernière, inspirée des principes des ressourceries généralistes, lieux de collecte, de valorisation et de réemploi d’objets et matériaux, s’adresse spécifiquement au monde du spectacle, de l’événementiel et de l’audiovisuel. Encore en phase de préfiguration, elle abrite déjà plusieurs tonnes de matériel et de matériaux collectés sur les Pays-de-la-Loire, auprès de structures comme Le Grand T à Nantes, Fuzz’yon à La Roche-sur-Yon ou encore au Hellfest. Enfin le projet se concrétise et les collectes s’enchaînent : décors de théâtre, rideaux noirs et moquettes, kilomètres de câbles, projecteurs et tables de mixage s’accumulent dans un joyeux Tétris géant, qui n’est pas pour déplaire au maître des lieux et fondateur du projet, Damien Forget.

La méthode Damien Forget

En plus d’être un personnage, grand bonhomme à barbe broussailleuse et voix de stentor, Damien Forget en impose aussi par sa méthode, non-brevetée mais radicalement efficace. Le principe est simple : foncer tête baissée, faire jouer son réseau tentaculaire, rentrer dans le lard quand c’est nécessaire. Toujours se nourrir du terrain et être dans l’action. Il se définit comme un « décomplexé de l’administratif » : s’il s’est volontiers prêté au jeu des pitchs, des appels à projets à rallonge et autres « paperasseries » pour la bonne cause, hors de question de faire des manières face à l’ADEME*, à la CRESS**, ou même à la Région. Le bonhomme séduit. Et sa foi inébranlable en son projet emporte tout le monde.

Il faut dire que Damien n’est pas arrivé là par hasard. Enfant du pays, il a tout fait, ou presque : animateur socio-culturel, puis tenancier de bar (Le Noctambule à Montaigu), avant de passer ouvrier agricole, et chausse avec la Ressourcerie Culturelle la casquette d’entrepreneur. Biberonné à l’éduc’ pop’ et à la culture pour tous, il est aussi musicien amateur à ses heures et a présidé pendant quelques années le Collectif Icroacoa, qui rassemble plusieurs associations de musiques actuelles locales. Il tombe dans l’Économie Sociale et Solidaire en participant à l’émergence du Moulin Créatif, Pôle Territorial de Coopération Économique (PTCE) culturel en préfiguration depuis 2016, ouvert à Montaigu depuis avril 2019. Proche de milieux culturels alternatifs, qui (sur)vivent de système D et de récup’, pour lui, l’économie circulaire n’est ni théorique, ni affaire de business, mais une réalité budgétaire et environnementale. Fils d’agriculteurs engagés pour une agriculture paysanne, qui ont œuvré pour les circuits-courts, il croit à la valeur du local. Et s’inspire de l’expérience des CUMA (Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole) pour penser la mutualisation dans le milieu culturel.

Un secteur culturel sensibilisé mais pas force de proposition

En plein développement du Moulin Créatif, Damien Forget sillonne la France avec plusieurs membres du PTCE pour rencontrer d’autres projets de Tiers-Lieux culturels. Au détour d’une virée, ils découvrent la Ressourcerie du Spectacle, née en 2014 et installée à Vitry-sur-Seine : véritable caverne d’Ali Baba qui concentre plus d’une centaine de tonnes de matériel technique d’occasion. Pour Damien, c’est le déclic.

Fin 2017, prenant appui sur l’exemple et l’expérience vitriotes, il pose les fondations du projet montacutain. Le soutien de l’ADEME et de la Région (la Ressourcerie a été lauréate de l’appel à projet sur l’économie circulaire) ouvre la voie à une étude de faisabilité conduite courant 2018 par le bureau parisien Terra, spécialiste de l’économie circulaire. Ce dernier confirme l’intuition et le pré-diagnostic de Damien : il y a du matériel qui dort dans les grandes structures et festivals culturels des Pays de la Loire ; des petites structures du milieu culturel ont besoin de matériel à bas coût ; et les acteurs sont prêts à la mutualisation. Le secteur culturel est loin d’être le plus économe et le plus responsable. Du spectacle vivant à l’événementiel, la consommation de matières premières et de ressources, aussi bien techniques qu’énergétiques est vaste et frise parfois l’aberration. Décors construits à l’occasion d’un spectacle qui tournera un an ou deux avant d’être mis au rebut ; événements qui nécessitent scénographies monumentales et gros matériel mais utilisés seulement 15 jours par an ; matériels techniques et audiovisuels en constante évolution technologique et rapidement dépassés…

Face à ces constats (et aux nécessaires économies budgétaires), le milieu culturel a depuis plusieurs années saisi la nécessité de réfléchir à son impact environnemental, mais il lui manquait un outil pour adopter de meilleures pratiques. Et la Ressourcerie Culturelle fait partie de la solution.

Réemploi et mutualisation : le duo gagnant de l’économie circulaire

La Ressourcerie permet dans un premier temps de collecter et stocker du matériel technique, sons et lumières, mais aussi multimédias et décors. Selon leur état, les objets sont triés, démantelés ou réparés. Dans l’atelier de maintenance au Moulin Créatif, Nicolas Rousseau est en charge de la revalorisation du matériel technique. Électronicien de formation et as de la bidouille, Nicolas jauge au premier coup d’œil le potentiel de chaque élément, le tournevis à la main. L’objectif : allonger la durée d’usage ou donner une seconde vie aux objets. Et quand cela n’est plus possible, en récupérer les pièces réutilisables et conduire le rebut dans une filière de traitement. Les objets réparés sont entrés dans le catalogue de la Ressourcerie et remis en circulation pour être revendus ou loués.

Parallèlement, la Ressourcerie investit le champ de l’économie de la fonctionnalité. Le principe : mutualiser un matériel qui ne sert que ponctuellement, et qui représente souvent des investissements importants. C’est notamment le cas pour le matériel qui sert aux festivals : barnums et tivolis, scènes, et même matériel de restauration collective. Le Dubcamp, déjà reconnu pour son engagement en matière d’engagement environnemental et qui fait office de modèle parmi les festivals écoresponsables, est le premier à s’engager auprès de la Ressourcerie Culturelle pour mutualiser et mettre à la location son matériel.

Si le statut juridique (probablement coopératif) et la filière sont encore à penser et construire dans leur globalité pour assurer la viabilité du projet, la Ressourcerie culturelle peut déjà se féliciter d’avoir initié une belle dynamique en Pays-de-la-Loire, qui tendra à s’étendre à l’échelle nationale avec l’ambition de créer un réseau de Ressourceries du spectacle sur l’ensemble de l’Hexagone.

*Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie

** Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire

Zoé Jarry

Lien vers le site de Demain-Vendée

ÉCONOMIE CIRCULAIRE À MONTAIGU : UNE SECONDE VIE POUR LE MATÉRIEL DE SPECTACLE

Article Ouest-France 15/04/2019

Le projet de « ressourcerie culturelle » fait parti des trois lauréats vendéens de l’appel à projet de la Région sur l’économie circulaire. Son but : collecter et revaloriser tout le matériel mis au rebut par les structures culturelles des Pays de la Loire.

Dans la continuité de sa politique de transition écologique pour une croissance verte adoptée en mars 2018, la Région a lancé un appel à projets « économie circulaire » pour soutenir des initiatives innovantes sur son territoire.

Sur les 53 dossiers de candidatures envoyés, 20 ont été retenus pour bénéficier d’une aide financière, dont trois en Vendée. Parmi eux, la création d’une « ressourcerie culturelle » à Montaigu qui a reçu une enveloppe de 27 507 €.

Derrière ce projet expérimental, deux hommes. Nicolas Rousseau, électrotechnicien et musicien, ainsi que Damien Forget, membre de l’association Le Moulin créatif. Une association qui vise à fédérer l’ensemble des acteurs des filières culturelles, artistiques et créatives du territoire Montaigu Vendée pour mener des actions de développement local.

Vers une économie « de fonctionnalité »

Mettre du lien entre les acteurs culturels, une philosophie à la base de leur projet de ressourcerie. Concrètement, cette structure est là « pour collecter, revaloriser et remettre en circulation par la vente ou la location tout le matériel mis au rebut par les structures culturelles du Pays de la Loire, indiquent-ils. Cela comprend les décors, le multimédia, le son et lumière, le mobilier… provenant des salles de spectacle, des cinémas, des stations de radios ou encore des compagnies. »

Sur les 27 507 € reçus, 5 000 € vont être investis pour équiper l’atelier de revalorisation qui se trouve aujourd’hui dans les locaux du Moulin créatif – situé dans la Zone industrielle nord de Montaigu – et financer l’achat d’une voiture de collecte.

« 5 000 € supplémentaires vont nous permettre de financer une partie de l’étude que nous avons réalisée au mois de juin 2018, avec notamment un questionnaire envoyé à plus de 300 acteurs culturels de la région » , détaillent-ils.

Ce qui ressort de cette étude ? L’idée d’une économie « de fonctionnalité ». Avec des plans de financement tous les cinq ans, le milieu culturel est devenu « gourmand » selon eux. Mais pour des raisons économiques et environnementales, surtout pour les plus petites structures, la donne est en train de changer.

Lire sur la page de Ouest-France

LE FORUM ANNUEL DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

La Ressourcerie Culturelle participe ce jeudi 28 novembre au Forum annuel de l’Économie Sociale et Solidaire organisé dans le cadre du Mois de l’Économie Sociale et Solidaire par l’association Label ESS 85 .

Ce Forum s’articule autour d’ateliers, conférences, débats. Le tout est en lien avec une thématique définie par les adhérents de l’association. L’objectif est toujours de répondre aux attentes et besoins des acteurs de l’ESS du territoire vendéen.

Cette année, le forum aura lieu le jeudi 28 novembre 2019 à partir de 9h30 à la Salle Dolia, Allée des Cressonnières à Saint-Georges-de-Montaigu, 85600 Montaigu-Vendée, autant dire à domicile !

AU MOULIN CRÉATIF, LES FESTIVALS S’ENTRAIDENT

Article Ouest-France 25/10/2019

Mercredi 23 octobre, le Pôle de coopération pour les musiques actuelles a réuni les organisateurs d’une vingtaine de festivals de la région.

L’initiative

Montaigu. « Beaucoup de festivals des cinq départements des Pays de la Loire sont représentés, ici, aujourd’hui comme Hellfest, Poupet, Les Escales, Les Nuits de l’Erdre, Les Z’Eclectiques, Au Foin de la Rue, les Mouillotins, Transfert-Pick Up » a indiqué Damien Forget, responsable de La Ressourcerie Culturelle du Moulin Créatif.
« En cinq ans, nous avons réussi à réunir vingt-cinq festivals lors de plusieurs journées dans l’année » a poursuivi Yann Bieuzent du Pôle de Coopération pour les Musiques Actuelles. « Nous organisons des festivals de différentes ampleurs, pour des publics différents, sur des territoires différents. Mais nous sommes confrontés aux mêmes questions, aux mêmes difficultés. Il est important d’échanger sur les réponses apportées, de partager, mutualiser les moyens » a ajouté Géral Artéaga des Escales.

Une matinée d’échanges

Après la présentation du bilan de chaque festival, de son évolution, de ses objectifs, différents sujets sont abordés. Celui de la Circulaire Collomb sur les frais de sécurité apporte un flot de réactions et d’incompréhension. « C’est une instruction ministérielle, un rappel des règles. Chaque préfet possède une marge d’interprétation », a ainsi souligné Vianney Marzin, directeur du Pôle de Coopération pour les Musiques Actuelles.
Aux frais de la sécurité de l’événement assurée par des sociétés privées, s’ajoutent depuis cette circulaire ceux présentés par la préfecture. « Ceux-ci sont aléatoires, changeant en l’espace d’une journée. Cela parasite les bonnes relations entre organisateurs et gendarmerie », poursuit Vianney Marzin.
En Mayenne, de nombreux élus sont intervenus auprès du préfet pour annihiler ces frais supplémentaires pouvant mettre à mal les festivaliers, voire les faire disparaître.

Un après-midi placé sous le thème de la mutualisation

L’après-midi les festivaliers ont échangé leurs réflexions et pratiques autour de la communication, la mutualisation des moyens techniques ainsi que sur la transition écologique. « Chaque festival est un lieu d’innovations, à l’écoute du public, d’un territoire. Les festivals sont souvent précurseurs pour le développement durable » a déclaré Dominique Béhar de l’association Réseau éco-événements, animateur de l’atelier.

Le Moulin Créatif offrait un cadre idéal à cette rencontre. Ce Tiers-Lieu est, en effet, un espace collaboratif culturel tourné vers les acteurs économiques de la région dont les organisateurs de festivals font partie.

Lire l’article sur Ouest France -25 Octobre 2019